Musique

Sorcières au Metalearth Festival

L’interview et le report

Nous sommes reçus par le groupe Sorcières, un groupe de black folk metal en provenance directe du grand Nord (de la France). C’est Thibaut, le guitariste du groupe qui se prête au jeu des questions réponses de Kelenn, dix ans, apprenti journaliste, batteur et déjà metaleux. Il est accompagné de son papa, Eiffel, amateur de metal de longue date.

Thibaut : Alors moi, j’ai une petite fille de un an et demi mais elle n’écoute pas encore de metal. J’essaie doucement de la faire venir, tout doucement, progressivement... Je commence doucement par Black Sabbath... Et du coup, tu as quel âge ?
Kelenn : Dix ans.
Thibaut : Du coup, tu es en CM2 ? Bientôt le collège... Tu n’as trop peur ?
Kelenn : Non, justement j’ai envie d’y aller.
Thibaut : Tu as envie d’y aller ? Bon... Alors, tu fais de la batterie ?
Kelenn : Oui.
Thibaut : Et tu joues déjà dans... Mais c’est moi qui pose les questions en fait ! Vas-y, pose tes questions !

Kelenn : Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Thibaut : Il y a des gens que je connaissais depuis longtemps, ce sont des amis, à qui j’ai parlé du projet de groupe, et d’autres que j’ai rencontrés sur Internet. Tu sais, il y a des sites où tu peux rencontrer des musiciens. Quand tu as besoin de quelqu’un par exemple et que tu ne connais personne dans ton entourage qui joue de la batterie...

Kelenn  : Combien de temps avez-vous mis à trouver le nom du groupe ?
Thibaut : J’ai demandé à tout le monde deux ou trois idées de noms de groupe et on a trouvé au bout de quelques mois.

Kelenn : Est-ce que vous travaillez souvent au métronome ?
Thibaut : Oh la question gênante ! On ne travaille jamais au métronome, mais on devrait ! Je travaille au métronome à la maison mais jamais en groupe parce qu’on a tous envie de s’amuser. C’est contraignant de travailler au métronome dans le cadre du groupe, en fait. Quand on est chez soi, c’est mieux de le faire. C’est plus simple quand tu n’as pas la batterie à côté. Par contre pour la batterie, c’est ce qu’il faut faire.

Kelenn : Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de jouer de la musique ?
Thibaut  : Bonne question. C’est en voyant d’autres musiciens. C’est comme ça que ça arrive, quand tu vois des groupes, des chanteurs. Tu as envie de faire pareil ! Tu te dis : c’est ça qui me plait !

Kelenn : Quels groupes vous ont influencés ?
Thibaut : Tu connais Finn troll ?
Kelenn : Non.
Thibaut : Ben, il faut écouter, c’est très bien. C’est du black folk metal un peu comme ce soir, mais mieux… plus au métronome. Après, il y a beaucoup de groupes, la liste est longue...

Kelenn : En quelle année avez-vous joué votre premier concert ?
Thibaut : On a joué notre premier concert en début 2018, il y a quatre ans.

Kelenn : Combien de concerts avez-vous joués ?
Thibaut : Je ne les ai pas comptés. Je pense, une vingtaine.

Kelenn : Combien de temps avez-vous mis à former votre groupe ?
Thibaut : Il y a eu beaucoup de changements, à peu près un an.

Kelenn : Est-ce que votre musique vous permet de vivre ?
Thibaut : Alors non, ce n’est pas vraiment quelque chose qui permette de vivre, surtout dans le metal. Même au bout de plusieurs années, c’est compliqué. Ça permet éventuellement de réussir à ne pas dépenser trop d’argent et c’est déjà beaucoup quand arrive à ne pas dépenser trop pour faire des concerts, d’aller jouer un peu loin comme aujourd’hui. Ça ne peut pas être ton travail.

Kelenn : A quel âge avez-vous assez maîtrisé la musique pour jouer dans un groupe ?
Thibaut : A vingt ans mais on peut commencer avant. A dix ans, c’est très bien !

Kelenn : Quels sont les thèmes que vous abordez dans votre musique ?
Thibaut : La sorcellerie comme le nom l’indique.

Kelenn : Comment choisissez-vous ces thèmes ?
Thibaut : On discute beaucoup, moi et le chanteur. On trouve tous les sujets qui nous inspirent, les chansons, les paroles des prochains morceaux. Et tu joues dans un groupe ou tu joues tout seul de la batterie ?
Kelenn : J’ai appris à Brasparts avec Gérard Macé.
Thibaut : Et tu joues avec d’autres musiciens ?
Kelenn : Non. Lui fait du jazz.
Thibaut : Et tu fais du jazz ?
Kelenn : Non, mais c’est pas trop du jazz que je veux faire.
Thibaut : Tu veux faire du rock ?
Kelenn : Oui.
Thibaut : Du metal ?
Kelenn : Oui.
Thibaut : On peut faire du jazz et du metal ! C’est important de ne pas faire qu’un style, il faut faire un mélange de plein de trucs. Mais si tu as un bon prof et que tu apprends des musiques différentes, surtout si tu commences à dix ans...
Kelenn : J’ai commencé à six ans.
Thibaut : Tu as commencé à six ans ?! Mais à six ans, tes bras n’arrivaient pas sur la batterie ! Ou alors tu as eu une petite batterie au début !
Kelenn : Non, j’ai une batterie normale.
Le groupe : Rires.
Thibaut : Une batterie normale à six ans ?! Mais on ne devait pas voir la tête, si ?
Kelenn : J’étais assez grand.
Thibaut : T’étais assez grand ? Ah ben, tu étais très motivé ! C’est mon interview la plus décalée possible ! D’habitude, je ne suis pas intimidé quand ce sont des adultes qui posent les questions, c’est plus simple.
Eiffel (papa de Kelenn) : C’était le but recherché. (rires)
Thibaut : Les autres groupes vont attendre aussi pour les questions ?
Eiffel : S’ils ont le temps de nous répondre. Merci à vous.

Photos par Fabienne Ancel, bénévole

Report - Metalearth Festival

Ce vendredi a eu lieu la première partie de la première édition du Metalearth. Autant vous le dire tout de suite, ce fut un succès !

L’ouverture des portes à 19h, soit une heure avant le premier concert, a permis au public de faire des rencontres singulières avec les associations partenaires du festival Metalearth, mais aussi quelques artistes. La taille de l’espace Léo Ferré permet en effet cette proximité entre tous les acteurs de la soirée, ce qui enrichit l’expérience d’un concert dans ce format minimaliste, quasi intimiste. C’était aussi le moment idéal de déguster une pinte (avec modération) de l’excellente bière brassée spécialement par Julien Pléiades pour Metalearth !
Une partie du hall était consacrée aux associations partenaires : Sea Sheperd Breizh et Bretagne Vivante - SEPNB. La discussion avec les bénévoles de Sea Sheperd a confirmé que cette association engagée et engageante avait toute sa place dans un festival de metal. La rencontre avec Bretagne Vivante a également été très riche en informations. Elle a permis notamment d’aborder leurs actions locales avec les opérateurs institutionnels (protection de la faune au niveau des poteaux RTE ou téléphoniques, les espèces présentes en Bretagne, etc…), mais également d’aborder les thèmes très actuels de l’énergie et de l’écologie, de manière plus générale.
L’autre partie du hall était réservée aux groupes. C’était l’occasion à ne pas manquer pour faire la rencontre avec les artistes de manière spontanée, en toute décontraction. La disponibilité des musiciens a été très appréciée.

Le groupe Sorcières a inauguré le bal. Leur set a été très bien accueilli par le public. Ils ont délivré une musique de qualité, rehaussée par une ambiance scénique originale qui leur donne déjà une personnalité qui leur est propre. L’apport du violon est un atout non négligeable à leurs compositions. Des sorcières fort envoûtantes !!!

Le second groupe, Les chants de Nihil, a délivré une prestation sur-vitaminée. Leur présence sous le chapiteau « Temple » du Hellfest apparait méritée. Ce sera un plaisir de les voir jouer à Clisson même si la proximité entre le groupe et les spectateurs rendra leur prestation doute bien différente au regard de l’événement.

La soirée s’est terminée par le set de Darkenhöld. Les niçois ont visiblement pris beaucoup de plaisir à retrouver la scène après la période de confinement que nous avons vécu et ce plaisir fut partagé par le public qui en a profité pour se fendre de quelques pogos. C’était une prestation bien aboutie, entrecoupée par des passages plus mélodiques et presque contemplatifs qui ont fait vibrer la salle. La fréquentation de leur stand à l’issue de leur passage révèle que le travail a été parfaitement accompli !

Et comme ce que l’on retient d’un texte, ce sont ses derniers mots, il convient ici de souligner l’accueil, la sympathie et la bienveillance exceptionnels qui ont été réservés au public et aux artistes. Merci à l’équipe du Metalearth, ce fut un plaisir de vous rencontrer et de profiter de l’évènement que vous nous avez offert. Dans l’attente d’une seconde édition, je vous prie d’agréer, chère équipe du Metalearth, mes salutations metaleuses.

Eiffel, Kendra & Kelenn
Article publié le 25/04/2022