Musique

HELLFEST 2025 - rencontres autour de l’écosystème du Metal

HYRAW... la marque Homérique !

Marque iconique, partenaire de nombreux groupes, « Hyraw » est présent au Merch du HELLFEST. Depuis 2012, Musclor et son équipe ont créé un design tout aussi particulier que celui d’Anne Andréa. Reconnaissables, ils sont arborés par de nombreux groupes français tels qu’AKIAVEL ou BENIGHTED. Mais ils sont aussi portés par ARCH ENEMY, SUICIDAL TENDENCIES ou SEPULTURA ! Une partie de leur gamme affiche franchement l’iconographie Metal, mais Hyraw a aussi eu l’intelligence de créer des vêtements qui peuvent se porter au quotidien. Rassurez-vous, un autre Metalleux qui vous croisera avec vous les identifiera immédiatement !
Comme Anne Andréa, Musclor est issu du milieu du Metal. C’est assez primordial, car le Metal est avant tout un état d’esprit, une façon de penser et d’interagir. Il vous sera difficile de tricher avec les codes si vous ne les connaissez pas parfaitement !
Musclor nous a expliqué ce qui fait de sa marque une partie de l’écosystème du Metal !

Dorian : Bonjour, merci de nous accorder cette interview. Vous avez lancé votre marque en 2012 dans l’esprit tatous et Metal. Vous avez réussi à la développer jusqu’à la faire porter par des groupes tant nationaux qu’internationaux. Vu l’esprit et la qualité de votre travail, ce n’est pas si étonnant que cela. Mais pour y parvenir, cela demande une bonne dose de savoir-faire, d’entregents et sans doute d’un soupçon de chance ou d’audace. Pouvez-vous nous raconter votre histoire, comment vous avez réussi à vous démarquer dans cet univers ?

Musclor : Merci de m’avoir invité pour cette interview. Ça fait effectivement depuis 2012, même 2010, donc ça fait quasiment 15 ans qu’on a commencé ce projet-là. Comment on a réussi à se démarquer ? Moi, je viens de l’univers du Metal puisqu’avant de faire la marque de vêtements, j’avais une association qui s’occupait de groupes de Metal. J’ai fait ça pendant 15 ans. J’ai travaillé avec des artistes, j’étais tourneur, manager, producteur de disques. J’ai toujours baigné dans cet univers-là. Ça n’a pas été très dur de rentrer dans le milieu parce que j’en faisais déjà partie. Ma culture est ancienne et j’ai essayé de retranscrire toute ma culture dans les vêtements que je fais.

KELENN : Vos collections sont estampillées Metal, mais c’est un concept assez dur à définir. Comment l’expliqueriez-vous au profane ?

Musclor : Effectivement, quand on n’est pas du milieu, on peut se poser plein de questions parce qu’effectivement, c’est beaucoup de têtes de mort, beaucoup de symboles qui sont assez noirs. Mais la culture Metal a toujours utilisé ces codes-là. La tête de mort, c’est l’emblème du Metal. Donc je dirais que ce n’est même pas un concept en fait, c’est une façon d’appréhender cette culture-là. L’expliquer aux gens, c’est toujours un peu compliqué quand ils sont extérieurs, mais je pense que les gens tout de suite, quand ils écoutent la musique, quand ils voient un petit peu le public métal, ça ne les choque pas et ils comprennent assez rapidement quel est l’univers.

C’est un peu une façon de penser ?

Musclor : Alors c’est complètement une façon de penser. L’habillement fait partie de la culture globale, mais dans cet univers-là, effectivement, la musique a une grosse place, mais il y a tout un univers avec ça, du vêtement, de l’art, et effectivement, il y a une façon de penser qui va avec ça, oui.

DORIAN : Comment avez-vous choisi la voie Metal. Ce n’est sans doute pas la plus porteuse, elle ne réunit pas un si grand nombre d’afficionados ? Peut-être est-elle moins saturée également ?

Musclor : Ce n’est pas un choix que j’ai fait. Ça, c’est venu naturellement. J’ai eu une structure de management de groupes de Metal parce que moi à la base, j’étais fan de Metal. J’ai été musicien, j’ai été bassiste dans un groupe. En fait, j’ai toujours baigné dans cet univers-là parce que mes cousins, mon grand frère, écoutaient du Metal. Donc c’est un petit peu comme ça que je suis venu à ça. Après, quand on voit le nombre de gens qu’il y a au Hellfest, par exemple, on se dit qu’il y a quand même du monde. C’est quand même une grosse communauté. C’est en train de grossir de plus en plus en France parce que d’autres festivals se développent. Et il y a un grand nombre d’afficionados, oui, effectivement, et partout sur la planète. C’est là on parle d’un festival qui est en France, mais ce style musical qui vient surtout des États-Unis est un phénomène mondial. Donc effectivement, il y a beaucoup, beaucoup de gens qui s’intéressent à cette culture. Est-ce que c’est moins saturé ? Oui, ce n’est pas les gens lambda qui s’intéressent à cette culture-là, mais il y a de la place pour tout le monde. D’ailleurs, aujourd’hui, il y a beaucoup de marques de vêtements qui font ce type de produit parce que je pense qu’il y a de la place pour tout le monde.

VIOLETTE : Vous créez vos vêtements sans faire appel à des fournisseurs. Est-ce que vous avez réussi à faire tout en Made In France ? C’est un concept dont on commence à parler, vous avez pris de l’avance ?

Musclor : Nous en fait, on est créateur de vêtements. C’est-à-dire qu’on n’utilise pas de vêtements qui sont déjà fabriqués. On les fait fabriquer sur mesure. Donc pour ça, on est obligés de partir à l’étranger, notamment en Chine, pour pouvoir faire des vêtements qui sont manufacturés à la demande et sur mesure. Donc on fabrique tout là-bas, du petit bouton jusqu’au vêtement complet. Donc le Made in France, c’est compliqué, surtout dans le textile. On n’a plus beaucoup d’usines en France qui font du textile, malheureusement. On a plus cette industrie-là et ce savoir-faire. Donc on a obligé d’utiliser des réseaux un petit peu mondiaux. C’est un concept dont on commence à parler. On a pris de l’avance, ça fait 15 ans qu’on fait ça. Donc oui, on était un peu précurseurs dans le milieu. A l’époque, quand on a commencé, il n’y avait pas grand monde qui faisait ça. Donc oui, on était un peu les premiers. Mais on est contents qu’il y ait d’autres marques qui fassent d’autres choses parce que ça permet aux gens aussi de choisir, de s’habiller différemment.

KELENN : On parle beaucoup de la Fast fashion et de tous les désastres écologiques que cela engendre. J’ai l’impression que dans le Metal, un vêtement ne meurt jamais. Il se bonifie comme le vin. C’est la classe absolue d’avoir un t-shirt d’un évènement le plus ancien possible… Quand bien même le t-shirt est à la limite du portable. Vous représentez bien ce mouvement avec vos lignes de qualité. Mais n’est-ce pas se tirer une balle dans le pied ? Je porte par exemple mes sweats du Hellfest au quotidien depuis longtemps et ils ne bougent pas !

Musclor : Alors oui, effectivement, on essaye toujours de faire la meilleure qualité possible. Parce qu’on est les premiers fans de notre marque. Donc nous, on porte nos propres vêtements tous les jours. Et on n’a pas envie de porter des produits qui se détériorent rapidement. On a toujours mis un point d’honneur à fabriquer les produits durables que les gens peuvent porter longtemps. C’est un peu une balle dans le pied parce que forcément, les gens en achètent moins. Mais effectivement, d’un point de vue écologique, c’est quand même la meilleure chose à faire. Aujourd’hui, avec les problèmes qu’on connaît, la Fast fashion pose de très gros problèmes d’envergure mondiale. Effectivement, il vaut mieux acheter des produits de qualité un petit peu plus chers et les garder longtemps que d’en acheter toutes les semaines. Voilà, ça c’est sûr. Après, il y a aussi le fait que le Metalleux est un collectionneur. Donc il aime bien effectivement acheter des produits et les garder longtemps. Et parce qu’il est fier d’avoir des produits vieux qui ont une histoire surtout. Parce qu’acheter un t-shirt en festival, c’est aussi une histoire avant tout.

KELENN : Vous avez noué beaucoup de partenariats au fil des ans, les artistes et non des moindres, posent avec vos vêtements. Comment arrivez-vous à les convaincre ?

Musclor : Alors la plupart des artistes avec qui on travaille, c’est des copains en fait. C’est des gens qu’on a rencontrés ici et là. On n’a pas vraiment de partenariats commerciaux dans le sens... dans le vrai sens du terme financier on va dire avec des transactions financières. C’est souvent des groupes qui nous appellent pour qu’on les aide à faire du merchandising. Et on en profite pour faire des produits « Hyraw » co-brandés avec le groupe. Parce qu’eux ils trouvent aussi que c’est mieux, c’est de meilleure qualité. Et voilà, c’est un petit peu comme ça qu’on travaille. C’est un peu au coup de cœur et à l’amitié.

DORIAN : Vous représentez une partie de la mode Metal. Comment pourriez-vous définir les contours de cette culture, de cette mode ? Peut-elle se porter au quotidien ? Comment les pensez-vous pour que le Metalleux moyen les porte au quotidien ?

Musclor : Alors nous dans nos gammes de vêtements, effectivement, on fait des produits qui sont un petit peu moins marqués, qui n’ont pas forcément des gros visuels dessus, pour que les gens puissent effectivement les porter au quotidien, aller au travail avec. C’est ce que les gens nous ont demandé. C’est le public qui nous a dit moi ça m’embête d’acheter une veste et de la porter que le week-end, si je pouvais la porter toute la semaine ça serait super sympa. Donc effectivement on fait des produits qui sont un petit peu moins visibles, sur le détail, les petits boutons qui sont en tête de mort mais qui sont discrets, des broderies qui sont faites en noir sur un fond noir donc qui sont moins voyantes, ce qui permet aux gens effectivement de porter ces vêtements là au quotidien, tout simplement.

VIOLETTE : Que représente un stand au Merch du HELLFEST pour une marque comme la vôtre ?

Musclor : Nous c’est un moyen de rencontrer le public les fans les gens qui portent nos vêtements. En premier pour avoir en retour sur ce qu’ils en pensent et comment ils le portent, comment le vêtement vieillit. Ça nous permet aussi de rencontrer un nouveau public, des gens qui ne nous connaissent pas. C’est souvent le cas, des gens qui découvrent la marque, même si ça fait 15 ans qu’on existe. Il y a toujours des gens, des jeunes qui arrivent dans le milieu et qui ne nous connaissent pas. C’est un bon moyen pour nous être visibles et surtout passer un bon moment avec les copains.

VIOLETTE : Le HELLFEST consacre une grosse partie de son site aux exposants. Livres, disques, sculptures, tatoueurs, distilleries, vêtements bien sûr, on trouve de tout au HELLFEST. De même pour le MOTOCULTOR. C’est une pratique qui semble propre au Metal. Qu’est-ce qui différencie cet écosystème des autres genres musicaux ?

Musclor : Je pense que le Metalleux est un collectionneur. Normalement, quelqu’un qui écoute du métal, il va écouter du métal toute sa vie. On n’est pas sujet à la mode comme les autres styles musicaux. Je pense que c’est ça qui fait qu’on dure dans le temps. Le style musical donne de la place à tout ce qu’on peut consommer autour de l’événement. Que ce soit des disques, des livres, des posters, des affiches et des vêtements. C’est tout un univers, toute une culture que les festivals amènent au festivalier, pour qu’ils puissent effectivement vivre leur passion toute l’année, au quotidien, tout simplement.

KELENN : Vous avez une bonne visibilité en France, envisagez-vous d’étendre votre distribution à d’autres pays ?

Musclor : Alors, on a déjà, en fait, un réseau de boutiques spécialisées de vêtements Metal qui nous distribuent dans plein de pays européens, notamment en Allemagne, en Suisse, mais aussi dans les pays nordiques, en Suède, en Norvège. Donc on a déjà un petit peu cette volonté de s’afficher à l’étranger. C’est à dire qu’on ne fait pas beaucoup de festivals, par contre, on ne fait quasiment que des festivals français, parce qu’il y a beaucoup de distance, la langue souvent est une barrière aussi. Donc on aimerait bien, effectivement, se développer encore à l’étranger, mais il y a déjà beaucoup d’étrangers qui portent les vêtements Hyraw au quotidien. Alors c’est beaucoup en Europe, pas forcément outre-Atlantique, mais ouais, depuis le début, on a toujours eu cette volonté-là d’être visibles, d’être visibles au-delà des frontières françaises.

DORIAN : Merci de nous avoir accordé cette interview. Nous portons vos vêtements avec fierté, vous donnez une classe certaine aux Metalheads ! A bientôt dans un festival !

Musclor : Merci beaucoup pour l’invitation. C’était un plaisir de partager ce moment avec vous. Ben, j’espère que vous aurez encore beaucoup d’interviews comme ça, accordé à d’autres confrères, à d’autres exposants, des labels, parce qu’il y a beaucoup d’acteurs, en fait, dans ce milieu-là. Effectivement, il n’y a pas que les groupes. La culture est assez complète, et il y a beaucoup d’acteurs, il y a beaucoup de gens qu’on ne voit pas forcément sur scène, parce qu’il faut beaucoup de gens pour que ce milieu-là vive, que ce soient des tourneurs, des labels, des producteurs. Et dans la culture, des gens qui... Des graphistes, des gens qui vont intervenir, en fait, au-delà de la musique. Et c’est bien de leur donner un petit peu des tribunes. Donc, je vous remercie.

Et voici la version audio de l’interview !

HELLFEST 2025 - rencontres autour de l’écosystème du Metal
12min18s

Et pour ceux qui sont intéressés :
https://hyraw.com/