Musique

Chronique de concert - Woodkid

On a à peine eu le temps de se recoiffer après notre premier plateau au festival du film court qu’on filait déjà tout droit vers Brest Arena. Ce soir du 10 novembre, l’enfant de bois se produisait à Brest. Mais si, Woodkid !

Artiste de renommée internationale qui a débuté en signant des clips pour Katy Perry, Lana Del Rey, Taylor Swift, Drake et Yelle (oui, ça monte crescendo), Yoann Lemoine devient Woodkid en 2013 avec la sortie de son premier album The Golden Age. Il nous confiera d’ailleurs pendant le concert qu’à un moment donné, il s’est rendu compte que cet album ne lui appartenait plus, que c’est son public qui se l’est approprié, ce qui le ravit aujourd’hui.

On arrive à Brest Arena (je m’attendais à une arène de gladiateurs avec un nom pareil, imaginez ma déception), on passe à la fouille, on fait demi-tour pour récupérer nos billets, parce que (comme des neuneus) dans l’excitation, on a oublié ce léger détail. On repasse à la fouille, et on entre dans le hall bondé. Comme d’habitude, rapide coup d’œil pour évaluer la tranche d’âge moyenne : moi qui pensais que seule la jeunesse brestoise s’était ramenée, j’étais surprise de voir des représentants de presque toutes les décennies d’âge (hors nourrissons et 3ème âgeux). Nos places sont situées sur l’espèce de balcon tout en haut, on avait une vue imprenable sur la scène et la foule. Certes, pas l’idéal pour danser, mais après tout, rien ne nous empêchait de nous lever pour nous trémousser. Même si pour être honnête, dans la première partie du concert ça bougeait pas des masses, mais c’était pas plus mal : on a pu se concentrer sur la musique en elle-même, et se dire qu’il est quand même vachement talentueux le kid.
Il a fallu pas moins d’un morceau pour qu’un bonhomme brandisse un drapeau breton, drapeau que l’artiste arborera fièrement sur son dos à la fin du concert. Tout au long du show, on a eu droit à de magnifiques fonds incroyables, très en adéquation avec l’artiste, regardez seulement les chouettes photos qu’Antoine a prises !
Je me fais la réflexion qu’on ne voit pas beaucoup d’écrans de téléphones dans la fosse, ça fait plaisir, et ça a sûrement fait très plaisir aux partisans du “c’était mieux avant”. Les morceaux s’enchaînent, Woodkid a la tchatche et sait manœuvrer son public. Il laisse la place, le temps d’un son, à ses 8 musiciens, qui ont su nous surprendre par leur talent.
La fin du concert approche, et on n’a toujours pas entendu Run Boy Run, qui est selon mon humble avis son morceau le plus connu. Il remercie le public, ses musiciens et zou, il disparaît en coulisses. Inès me regarde avec de grands yeux : “Il a pas fait Run Boy Run, t’y crois ça ??”. Je commence à les cerner les artistes, on me la fait pas à moi. Spoiler : il y a bien eu un rappel, et là, c’était l’apothéose. J’ai rarement vu une telle énergie, une telle unité : pendant les violons de Run Boy Run, le public chantait la mélodie (à base de ooOOOoooOOOOh comme on les aime) qui résonnait dans la salle tel un hymne et j’aurais juré que même le Woodkid il avait jamais vu ça.

On est sorti de là avec des étoiles dans les yeux, des restes de mélodies dans les oreilles et la furieuse envie de foncer écouter (ou réécouter) tous les sons de l’enfant de bois !