Musique

Chronique d’albUm : Free par Iggy Pop

Free as an Iguana.

Il est maintenant indéniable que l’Iguane nous surprendra toujours. Après sa collaboration fructueuse avec Josh Homme sur son précédent album Post Pop Depression, Iggy Pop revient en 2019 avec un album...jazz !

Sorti complètement épuisé par la tournée de PPD, l’ex frontman des Stooges a ressenti le besoin de retrouver sa liberté comme il l’a déclaré au magasine Rolling Stone :

« À la fin des tournées qui ont suivi Post Pop Depression, j’étais sûr de m’être débarrassé du problème de l’insécurité chronique qui avait trop longtemps entamé ma vie et ma carrière. Mais je me sentais aussi épuisé. J’avais envie de mettre des lunettes de soleil, de tourner le dos et de m’en aller. Je voulais être libre. Je sais que c’est une illusion et que la liberté n’est qu’un sentiment que l’on ressent, j’ai vécu ma vie jusqu’à présent en croyant que ce sentiment est tout ce dont j’avais réellement besoin, pas nécessairement le bonheur ou l’amour, mais ce sentiment d’être libre. Alors cet album m’est arrivé, et je l’ai laissé faire. »

Cette liberté se retranscrit sur cet album par les choix opérés par le trompettiste Leron Thomas et la guitariste Sarah Lipstate, compositeurs principaux du dix-huitième album d’Iggy. Tantôt expérimental, tantôt ambiant, le jazz à la sauce "Pop" n’est pas sans rappeler le Black Star de Bowie par moments : crépusculaire sur l’intro "Free" et "The dawn", sombre et poétique sur "We are the people" (sur un texte de Lou Reed) et "Do not go gentle into that good night" du poète gallois Dylan Thomas. Il y a même un peu de Bashung sur "Glow in the dark" qui nous rappelle l’émouvant "Aucun express". Mais le rock n’est pas enterré comme nous le montre "Loves missing", l’un des trois titres écrit par l’icône du rock elle-même.
Globalement sombre, voire funeste, la lumière apparait épisodiquement comme sur le sublime "Sonali", le rebelle "Dirty Sanchez" ou le plus léger "James Bond".

D’après Iggy Pop, chaque album est censé être le dernier. Mais il ne trompe personne, nous savons tous qu’Iggy Pop est immortel.

Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.

Titres :
 Free
 Loves missing
 Sonali
 James Bond
 Dirty Sanchez
 Glow in the dark
 Page
 We are the people
 Do not go gentle into that good night
 The dawn