Le site de Kerampuilh a fermé ses portes pour l’année 2025, cependant une question reste en suspens : quel est l’intérêt de passer le MOTOCULTOR après avoir tracé les sillons des charrues dans la prairie ? Instinctivement, vous pouvez vous le demander : ne serait-ce pas une hérésie, un contre-emploi ?
Ce serait mal connaitre ce MOTOCULTOR bien particulier : plutôt que de retourner et travailler les sols une seconde fois, il a aplani la prairie façon rouleau compresseur ! Pas un centimètre carré qui n’ait été tassé, vibré, piétiné et enrichi de bière renversée ! Germination assurée !
Mais il y a bien mieux ! Toujours en quête d’innovation, en avance sur son temps, le MOTOCULTOR a testé l’apport de la musique pour le bien être des plantes. Les fréquences sonores seraient en effet des plus bénéfiques à la croissance ! Le flot de décibels qui s’est mélodiquement et amoureusement déversé à Kerampuilh ne saurait être surpassé !
Il suffit de voir le site cet automne pour en être totalement convaincu : le MOTOCULTOR est indispensable à CARHAIX !
Mais il n’y a pas que la prairie qui profite des bienfaits du festival : les retombées sont également présentes pour les commerces, sans doute plus importantes que celles des Vieilles Charrues. Le public des deux festivals est bien différent, leurs revenus itou ! La ville profitait du festival de juillet il y a 15 ans. Tous les bars, les restaurants, toutes les boulangeries avaient des terrasses largement remplies. Les camelots fourmillaient dans les rues, l’animation était partout. Aujourd’hui, les festivaliers juilletistes ne s’aventurent plus trop en ville. Mais les aoûtiens ont pris le relais ! Les festivals et la ville vivent au rythme des vacances.
Comme à CLISSON, le festival entre en symbiose avec son environnement. Les Metalleux ont su conquérir les cœurs du Kreiz Breizh.
La recette ? nous allons tenter de percer ses secrets.
Pour le site, rien de bien compliqué : les quatre jours du festival ont été dantesque. Les températures caniculaires et le soleil auraient pu faire reculer les moins courageux, mais il n’en a rien été ! BENIGHTED ou LOUDBLAST, LOCO MUERTE ou NAILBOMB, chaque jour a vu la folie s’installer devant les scènes. Voir est d’ailleurs un terme à manier avec précaution tant la poussière s’est levée pour chacun des groupes.
La proximité du camping avec le festival, les parkings relativement proches, la sécurité (merci BUDO !) encore au top : tout cela a permis de vivre le week-end en toute décontraction. Peut-être pourra t’on bientôt dire que le MOTOCULTOR a perdu ce qui fait son plus grand charme : l’impression de bordel chaotique ! La mutation semble être en marche, mais elle reste sobre et discrète. Les avis seront partagés, personnellement je n’en ai pas !
Mais surtout cette année, mes aïeux, les programmateurs se sont déchainés ! Voir MACHINE HEAD à CARHAIX ! Accompagnés de KERRY KING, de TRIVIUM, de DIMMU BORGIR ! Un cap a été passé, la billetterie a suivi.
Il ne fallait d’ailleurs pas s’arrêter aux têtes d’affiches, l’ensemble du plateau était équilibré. Le MOTOCULTOR est le deuxième évènement Metal de France, il a assuré son rang sur cette édition.
Parmi les « surprises », citons HELLDEBERT qui est venu en début de journée, le jeudi, pour nous distiller son show. accompagné de Max CAVALERA en guest, s’il vous plait ! Avec une petite Metalleuse sur les épaules, le concert a été énorme ! Voir les enfants s’approprier tous les codes, accompagnés de leurs parents, c’était un moment de communion pure ! Les poussettes n’ont pas imité les fauteuils roulants qui slamaient, mais on n’en était pas loin !
Le concert de SOLSTAFIR a quant à lui été particulièrement émouvant. Le groupe n’a pas eu à beaucoup insister pour convaincre un public largement acquis à son univers. Une heure de communion, une heure de lâcher prise. SOLSTAFIR se vit autant qu’il s’écoute.
Et dans une dimension complètement opposée, Didier SUPER et ses WANPAS ont mis le feu à la Bruce Dickinscène avec de multiples passages entre la scène et la zone PMR. Avec Didier, pas besoin d’introspection, simplement une bonne dose d’énergie pour suivre le Diaouled ar Spézet !
Nous pourrions continuer longtemps ainsi, faire un inventaire à la Prévert qui à la fin représenterait une image du MOTOCULTOR dans sa variété, ses surprises et ses ambiances. Mais les mots ne peuvent entièrement retranscrire l’expérience. Le Metal, la musique en général sont un spectacle vivant. Dès lors, il est difficile de coucher par écrit ce capharnaüm, ce maelström qui vous entraine de surprise en surprise. C’est comme un système Chaotique. Vous savez ce que vous allez voir, mais les rencontres, les variations rendent l’expérience différentes à chaque fois. C’est ce qui fait une énorme différence entre ce festival et le HELLFEST. La magie opère toujours à CLISSON, mais l’énormité du festival rend les surprises plus rares.
Là ou le plus gros festival de France peut s’adosser à un terrain aménagé de façon pérenne, le MOTOCULTOR a par exemple totalement changé son organisation cette année, en mieux d’ailleurs ! La surface offerte à CARHAIX permet encore de s’adapter aux retours d’expériences des festivaliers. Le camping notamment devrait s’ajuster pour suivre la hausse de fréquentation l’année prochaine.
Le MOTOCULTOR est aussi un lieu de rencontres. Cette année, nos Petits Metalleux ont eu la chance de croiser HOULE, TANORK, WEGFEREND et YEAR OF NO LIGHT.
HOULE fait partie de la (très) riche écurie de LADLO. Très rapidement, ils sont devenus la proue du navire de l’ombre, les krakens du Black, leur tournée leur faisant traverser l’Europe toutes voiles dehors. A l’écoute de leur musique, rien de bien étonnant… Ils et elle ont su retranscrire les émotions marines par un Black tantôt nerveux voire agressif et par moments, plutôt calme et tranquille. Son écoute est une invitation au voyage dans un spectacle où tout n’oscille qu’entre violence et Chaos, grondements, blasts et tourmentes. Vous n’en sortez pas indemne, mais ça fait fichtrement du bien ! Nous avons discuté de toutes ces impressions, vous pouvez écouter l’interview ici :
Du Black au Death, la transition n’est pas bien difficile ! Nous avons échangé avec TANORK, qui nous a prouvé que le talent n’est pas une question d’âge. Le groupe breton a très bien assimilé les bases des premiers albums de SEPULTURA pour nous en distiller une variation des plus intéressantes. Le Metal ne meurt jamais, mais selon le principe de LAVOISIER il se transforme ! Non contents de jouer sur la grande scène du MOTOC, nos trois compères ont rencontré Max CAVALERA la veille… c’est sur un petit nuage que nous les avons interviewés, et c’est à écouter ici :
Metal ? Rock progressif ? DREAM THEATER ou PINK FLOYD ? Peut être la croisée des chemins… YEAR OF NO LIGHT tourne depuis bientôt 25 ans, mais pas toujours de façon régulière. C’est donc une chance de les avoir vu jouer à CARHAIX. Nous avons pu discuter avec eux du Metal, et plus particulièrement de la communauté Metal. YEAR OF NO LIGHT a en effet monté un projet avec le musée du quai BRANLY pour mettre en musique un film de Jean ROUCH : les maitres fous. L’occasion rêvée de tisser des parallèles entre les codes du Metal et les rites d’initiation. C’est à écouter ici :
Comme tous les ans, le MOTOCULTOR ouvre sa programmation au Folk, au Crossover, à la musique médiévale. Comme tous les ans, la découverte est superbe. Cette année, elle se nomme WEGFEREND. Ces invitations ne sont pas hors sujet, les points communs sont nombreux, les sujets de discussion itou ! Quid du format ? Peut on garder son âme en se conformant aux cadres imposés ? Quelles différences entre les publics et bien plus encore ! Nos Petits Metalleux ont adoré discuter avec WEGFEREND ! La preuve en cliquant sur le lien suivant :
Le MOTOCULTOR a déjà annoncé plusieurs groupes qui viendront l’année prochaine à CARHAIX. C’est trop alléchant pour en discuter en fin d’article, nous ferons bientôt une émission pour vous les présenter. Le festival semble chevaucher la toute nouvelle fusée Ariane 6, direction la lune ! Georges MELIES continue d’inspirer plus de 120 ans après son chef d’œuvre !
Il est encore possible d’acheter ses billets pour 2026, mais le festival progresse de plus en plus vite. Les années précédentes, plusieurs jours étaient sold out, aussi nous vous conseillons de vous y prendre en avance si vous envisagez de fouler la prairie de Kerampuilh lors de la prochaine édition. Vous pourrez trouver vos billets ici :
https://motocultor.seetickets.com/event/motocultor-festival-2026-pass-4j/site-de-kerampuilh/3476170
