Comment surmonter le décès de personnes proches ? N’importe qui est confronté à cette grande tristesse un jour ou l’autre dans sa vie. Certaines personnes se jettent corps et âme dans le travail. Alors quand on est une artiste comme Bebel Gilberto, malgré la douleur et avec le soutien de ses amis, se plonger dans le travail c’est composer un album magnifique, véritable hommage à sa mère, la chanteuse brésilienne Miùcha, et à son père, l’immense Joào Gilberto disparus tous les deux en l’espace d’un an mais également à son meilleur ami.
"J’ai vécu beaucoup de choses pendant que nous écrivions et enregistrions cet album. J’ai adopté une approche différente avec Agora, soutenue par l’amour et la confiance que m’a accordés mon ami de longue date qui est aussi le producteur de l’album, Thomas Bartlett. Thomas m’a laissée être moi-même. L’album s’avère être un peu plus fou que les précédents, plus mature et extrêmement sincère."
Le producteur et collaborateur de Sufjan Stevens, Saint-Vincent, The National ou David Byrne a aidé Bebel Gilberto à réaliser les 11 titres de son nouvel album qui se veut feutré, onirique et envoutant. Malgré toutes ces épreuves, la chanteuse brésilienne semble avoir trouvé la paix intérieure ou du moins une sorte de félicité et délivre des compositions d’une grande classe à l’instar des titres "Essence", "Na cara", "Agora" ou encore le sublime "Deixa" qui signifie "Partir" en portugais.
Vivant à New York depuis plus de trente ans, elle a su parfaitement assimiler la musique brésilienne chère à son cœur et à ses racines à une musique pop résolument moderne aux sonorités électroniques tel le lascif et éthéré "Teletransportador". Bebel Gilberto continue d’écrire sa propre histoire, à découvrir ici et maintenant ("Agora" en portugais).
Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.
Titres :
– Tao bom
– Agora
– Cliché
– Bolero
– Essence
– Na cara
– Deixa
– Raio
– Yet another love song
– O que nao foi dito
– Teletransportador
