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TextUelle II, 28 Cécile Mainardi, Idéogrammes acryliques

Bonsoir à toutes, bonsoir à tous,
Je ne sais pas pour vous mais pour moi
Arrive un moment où je ne sais plus quoi dire
Où je n’ai plus envie de dire.
Parfois parce que je sens que je ne suis pas écoutée.
Parfois parce que je sais que je ne serai pas entendue.
Tu parles dans le vide et puis tu cales.
Ou alors tu as une idée qui te semble lumineuse mais tu te la gardes parce que tu ne veux pas passer pour une folle.
Parfois tu ne dis rien parce que tu ressens beaucoup, tellement, que le silence te semble saturé déjà
De ta voix, de tes cris, de ta joie, de ton désespoir, de tes désirs…
Parfois tu dis un seul mot et tout un monde s’ouvre, pour toi, pour l’autre.
Il y a des mots qui ouvrent et des mots qui ferment.
Parmi les mots qui ouvrent il y a ceux des poètes. Mieux vaut qu’ils soient rares, les mots.
Le livre que je vais vous lire est fait de grandes pages blanches avec en haut, écrit en tout petit, occupant à peine un sixième de la page, un poème.
Un ami voyant cette typographie s’est exclamé :
C’est complètement idiot tout cet espace perdu, tout ce papier pour rien…
Sa remarque m’a étonnée, je l’ai bien aimée.
Moi, cette disposition je la trouvais naturelle, évidente. Mais grâce à lui j’ai compris combien elle était importante et combien le rien, le vide, le blanc, le silence est essentiel pour que résonne le souffle.

Je vous lis des poèmes de Cécile Mainardi extraits de Idéogrammes acryliques.