Bonsoir à toutes, bonsoir à tous
Je ne sais pas pour vous
Mais moi
J’ai toujours envie de ce que je n’ai pas.
Par exemple parfois je rêve d’avoir un chien
Un animal fidèle
Qui me vénèrerait.
Je serais sa maîtresse
Il m’attendrait toute la journée
Dans un état de semi-mort
Et me ferait fête quand je rentrerais
A chaque fois qu’il me reverrait
Comme un perdu
Parce qu’à chacun de mes départs
Il mourrait de chagrin.
Il dormirait à mes pieds,
Garderait ma porte contre les mal-intentionnés,
Il réclamerait sa balade
Et je le baladerais
Soit en laisse
Soit à portée de voix
Jamais trop loin
Et je discuterais avec les autres propriétaires de chiens,
On serait tout de suite amis
Comme dans les 101 dalmatiens
Je discuterais peut-être avec le même plaisir qu’on a, jeune parent, à parler de nos enfants
Que l’on trouve merveilleux
Quand ils sont petits et font des progrès chaque jour.
Après, ils sont grands et font des choix chaque jour
Et on en parle encore beaucoup mais avec moins de plaisir.
Mon chien serait toujours égal.
Son éducation serait limitée et ses discussions pas trop contrariantes.
Il n’aurait pas de problème d’avenir.
Il serait toujours là pour moi,
Il m’aimerait de tous ses poils.
Et il me lècherait les pieds.
Mais je n’ai pas de chien.
J’ai un chat.
Alors c’est moi qui le vénère.
Parfois j’ai même le droit de le caresser.
Il va il vient
Je ne sais jamais trop où il est.
Et pour me montrer qu’il m’adore
Parce qu’il m’adore quand même
Il m’apporte des souris, des rats, des campagnols, des taupes, des mésanges, des rouges-gorges, des pigeons et même parfois un écureuil vivant.
Je le remercie en le traitant d’assassin. Je ne sais pas s’il comprend mais il recommence.
Alors ce soir je vais vous lire un extrait d’un livre de John Fante intitulé Mon chien Stupide.
Un chien se choisit un nouveau maître, un scénariste de 50 ans qui avec Harriet sa femme attend avec impatience le départ de leurs 4 enfants. Pour cela Harriet va jusqu’à faire à la place de son fils ses devoirs de littérature.
Je vous ai lu Mon chien Stupide de John Fante, paru en 1985.