Musique

REPORTS HELLFEST 2022

Du 17 au 26 Juin

Report Hellfest, premier weekend du 17 au 19 juin 2022 par Vincent Le Yeuc’h.

Presque 10 ans que je n’avais pas foulé Clisson, 8 ans pour être plus exacte, mais un weekend complet, 10 ans.
Arrivé à proximité de Clisson, premier changement, les parkings, immenses, bien organisés, ça change du : « on se gare ou on trouve de la place, dans le bourg , si possible assez proche du site, mais en évitant le parking du leclerc ».
Malgré les multiples parkings, il n’y avait pas encore assez de place (des bisous à un mec balaise).
Sortie de la voiture, on frôle les 40°C, le Brestois pense qu’il va mourir avec une chaleur pareil.

 « C’est quoi cette foule qui fait la queue ? »
 « HA !! Merde, c’est les gens qui attendent la navette. »
 « Je suis pas sûr que ça soit si loin, et j’ai pas envie d’attendre sous le soleil, autant marcher. »
 « Okeyyyyy let’s go ! »
 « bipbipbip » ... un texto... du hellfest : « les bouteilles et bouchons en plastiques sont autorisés sur le site pendant le weekend pour cause de forte chaleur »
 « Encore heureux !! »... (ça c’est le vieux schnoque qui parle)

Quelques minutes plus tard (40-45 minutes), en ayant trimbalé la tente, les sacs de couchage et affaires, nous avons perdu environ 2 litres de flotte de transpiration. Mais nous voilà devant l’entrée, où on poireaute encore 1h30 pour faire environ 20 mètres, récupérer nos pass et être fouillés.

Première grosse évolution pour moi, je découvre le « Hellcity Square » on y trouve, un tatoueur, un coiffeur, un disquaire, un magasin de moto (oui oui, juste au cas où)... En continuant dans la direction du camping, on passe par le metalcorner, bonne évolution également : on y trouve plein de petits services, dont la location ou achat de batterie pour recharger les téléphones, la location est gratos en soit, tu as juste
une caution qui est bloqué sur ton cashless.
Autre point positif, il y a des points d’eau déjà un peu partout et des douches pour ceux qui veulent.

Le camping, du changement encore une fois, alors, pas des masses sur cette facette, juste une petite évolution en terme d’âge. La dernière fois j’étais plus jeune et je voulais faire la fête, maintenant je suis « vieux » pour beaucoup. Le fond du camping est en général plus tranquille si tu veux passer un bon festoche et bien dormir dans la nuit (en dehors du dimanche, ou c’est le sbeule partout).

Le lendemain, 1er jour de festival, premier concert, 10h30. Vu le prix du pass, hors de question de passer une heure sur le camping à rien foutre ou à boire, il faut rentabiliser en allant regarder le plus de concerts possible.
Les shows s’enchaînent, la chaleur est insoutenable, tout le monde saute sur le premier coin d’ombre qu’il aperçoit. Le petit bois, situé entre les mainstages et la warzone est full de chez full, il n’y a pas de place pour un cul, donc, on s’installe en plein cagnard. Heureusement qu’il y a des casquettes et de la crème solaire.
Le Hellfest a également mis en place des grands rideaux de flotte en continu. Toutes les deux heures, tout le monde y fait un passage, puis c’est reparti pour de la crème solaire, et ainsi de suite.
Quoi dire d’autre avant de parler d’un peu de musique... SI !!! LA BOUFFE !! Mes potes m’avaient prévenu, « tu vas voir, maintenant on mange bien au Hellfest, et tu peux manger quelque chose de nouveau tous les jours. Quand t’as fini ton plat, t’es calé ! » Je confirme, c’était très bon, ça change de la tartiflette dégueulasse.

Bref sinon, la musique, on est là pour ça après tout... En moyenne deux claques par jour. Le vendredi première claque du week-end : Elder, sous la Valley, chamanique, y’a pas trop d’autre mots... https://www.youtube.com/watch?v=yleZidoUR4o

Deuxième claque : Mastodon, sur une des Mainstages, comme dit un pote « bah ils ont fait leur Mastodon, ça envoie sa mère, c’est toujours aussi groovy et les mecs ne font pas une seule erreur ». https://www.youtube.com/watch?v=v-Su1YXQYek

Troisième claque : Baroness, énorme ! Extrêmement groovy, qui ont réussi à me faire danser un peu sur la fin. Bonne communication du groupe, mais le plus ouf c’était la dernière chanson, « Isak » https://www.youtube.com/watch?v=ozIaobxVGl8 leur tube. Le public était en délire, au point où, le morceau fini, le groupe quitte la scène sous les applaudissements et peut-être 20 secondes après, on se remet à fredonner puis gueuler cette mélodie, « LAA LAA ....LALAA !!!!!!! LAAAAA ... LALALA !!!! », le groupe reviens sur scène, pas pour jouer, mais juste pour nous faire des coucous et des petits bisous.
Je pense qu’ils avaient les larmes aux yeux... ou c’est moi... ? (y’a des chances que ce soit moi en fait).

Le lendemain, première grosse claque : Mono & the Jo Quail Quartet, toujours sous la Valley. https://www.youtube.com/watch?v=KGPn0KAEHrI Je ne m’attendais vraiment pas à ça ! Je connaissais peut-être une ou deux chanson de Mono mais le groupe + Jo quail quartet, pas du tout. J’ai assisté aux balances. La mise en place était longue, faut dire qu’ils étaient nombreux entre les violoncelles, violons, les guitares, basse, batterie... ça prend du temps... mais ça valait le coup. La dynamique était incroyable, c’est du post rock après tout, c’est normal ! J’ai le souvenir aussi d’avoir vu le décibel-mètre très haut.
C’était d’ailleurs le concert le plus fort du festoche que je suis allez voir, mais la puissance sonore va avec ce style de musique... (sisi)
Une fois le concert fini, on reste sur place pour attendre Envy. Et là, mon pote qui a déjà vu Envy me fait « Mono a mis le niveau très haut, Envy a intérêt d’être en
forme aujourd’hui pour faire un équivalent »
https://www.youtube.com/watch?v=V6lEYE457iw Le concert commence. La fois d’après où je parle à mon pote, Envy a fini son concert, et là il me fait « je crois que c’est la première fois que je te vois bouche bée aussi longtemps ». Donc oui Envy a fait son taf lui aussi. Dans la même gamme que Mono, en étant plus proche d’un post hardcore que post rock. Mais oui, c’était... Magique, sublime, émouvant, entraînant... J’ai eu la mélodie d’une de leur chanson en tête pendant environ deux semaines après, (celle en lien) et ça m’arrive de l’avoir encore...

Le lendemain, un peu de violence efficace, Jesus Piece, https://www.youtube.com/watch?v=ieUgvsIVWNo, quand tu commence à lutter un peu pour tenir, toujours suivre un pote coreux, ça réveil et en effet c’était cool et impressionnant.
Puis la journée défile, et arrivé au dernier concert (en même temps que Gojira - déjà vu 2 fois, un peu la flemme de me taper la foule pour trouver une bonne place) on se dit : allons voir sous la Valley, y’a Killing Joke qui passe. Je connaissais uniquement le grand classique, « Eighties », qu’ils n’ont pas fait, mais c’est pas plus mal, en revanche ça ressemblait plus à ça : https://www.youtube.com/watch?v=dIemFTKpmpY
Ultra captivant, juste impressionnant de A à Z, et les mecs font ça depuis les années 80... RESPECT !
Voilà, bien sûr je ne peux pas revenir sur tous les concerts, enfin... si je pourrais, mais j’ai pas envie :)
Juste pour dire que ce weekend était grave cool, ultra crevant, mais tu ne va pas en festoche pour te reposer !
Mais je me note à moi même de prendre un ou deux jours après de repos, avant de reprendre le travail, la prochaine fois.

Report hellfest, deuxième weekend du 23 au 26 juin 2022 par Eiffel & Kendra.

Alors, que dire ? Une semaine plus tard, il reste des images à foison, le souvenir de rencontres singulières ayant toutes un trait commun : la sensation d’avoir été à sa place et d’avoir côtoyé des alter egos réunis par la même passion (peu importe ce qu’ils sont en dehors du festival, ici un lien spécial nous lie tous). Nous ressentons la même sensation de liberté totale qu’à notre premier Hellfest, en 2014. En cet endroit, le regard de l’autre n’est jamais négatif ou dévalorisant ; un des rares où la politesse et le savoir vivre ensemble sont la norme.

Le site est ouvert toute l’année. Vous pouvez vous y balader, la plus grande partie des décors y sont présents. C’est d’ailleurs une halte que nous vous recommandons sur la route de vos vacances (profitez aussi du château qui est magnifique, son histoire et celle de la ville, ou le marché couvert, avis aux charpentiers !!!).
Toutefois lors de ces promenades, il manque un supplément d’âme sans doute parce que Le Hellfest est une expérience interactive. L’organisation pose un décor (magnifique et toujours plus grandiose année après année), mais la magie n’intervient que lorsque le public et les groupes prennent possession des lieux qui leurs sont offerts.
Là, tout n’est que chaos contrôlé/Metal, passion et fraternité. Et c’est là la limite de la comparaison avec Disneyland. Dans la franchise, des animateurs nous plongent dans un
monde parfaitement organisé et contrôlé, ou rien ne doit sortir du cadre.
Une fois vu, c’est sans surprise. C’est un parti pris, qui donne également un bon résultat, mais ce n’est pas ce que nous retrouvons au Hellfest. A Clisson, nous sommes tous les acteurs de l’évènement. Aucune journée ne ressemble à la précédente. Et la joie que l’on pouvait lire sur les visages des festivaliers était également présente sur ceux de nombreux artistes. Epica, Metallica (James Hettfield pendant le show : I really love what you’ve done here), Eluveitie ou bien encore Sabaton(show dantesque, et qui a une histoire particulière avec le festival suite au désistement de Manowar en 2019) ont partagé une joie et une émotion intenses avec leur public. C’est ce qui a généré cette synergie qui a finalement transcendé tout le monde pendant ces quatre merveilleux jours en enfer, tout comme lors des précédentes éditions. Synergie malgré tout parfaitement maîtrisée et orientée par l’organisation en raison de sa gestion du site et de l’implication des bénévoles (Ben Barbaud= « master of puppets » ?).

Plus qu’un festival musical, bien plus qu’une déambulation de groupies entre les scènes, le Hellfest est une expérience à lui tout seul. Pour preuve, les précédentes éditions se sont vendues sans l’annonce du moindre groupe avant l’achat des billets. Billets qui partent en moins d’une heure (LE GROS POINT NOIR DU HELLFEST S’IL FALLAIT EN TROUVER UN) et laissent beaucoup de déçus au bord de la route. Avec la même méthode pour tous les prétendants : être connecté sur plusieurs ordinateurs avec des adresses IP différentes, des téléphones et des tablettes, et espérer entrer dans la file à une place de
prétendant admissible pour l’enfer. Ne me pardonnez surtout pas mon père, j’ai pêché, j’ai bien mérité ma place à Clisson fin juin !

Pour l’avoir vécu en 2019, nous pouvons vous dire également que le purgatoire existe : quand vous êtes à une centaine de places du précieux sésame et que le fatidique message « Sold out » s’affiche. Vous ne savez pas bien ce que vous devez expier pour avoir mérité ça, mais le châtiment est cruel.
Et vous passez un weekend end amer en juin, à éventuellement se faire encore plus de mal en tentant de se consoler devant les retransmissions de concerts d’Arte.

Une fois qu’on est rentré sur le site, la magie des lieux nous happe tous. C’est comme de prendre un produit qui nous procurerait un bien être absolu, sauf que c’est absolument légal, ça s’appelle un billet, et sans danger (hormis peut-être pour les tympans… ou le foie mais c’est largement compensé : c’est diurétique !). Et là, notre running order en prend un grand coup. A la maison, on sélectionne notre « dream hellfest », mais nos déambulations nous amènent à des endroits et à des heures ou notre attention est attirée par une petite pépite qu’on ne connaissait pas (mention spéciale à Cult Of Fire pour
notre cas). De découvertes en découvertes, de « bon, tant pis, je les verrais la
prochaine fois » en « ah merde, j’avais oublié que j’avais prévu de les voir… »,
rien ne se réalise comme prévu. C’est aussi ce qui fait la magie de ce festival, et
fais évoluer notre playlist.

Pour ceux qui connaissent le site mais n’ont pas pu s’y rendre cette année, quelques nouveautés nous attendaient : une nouvelle statue de Lemmy (que personnellement, je préfère), une nouvelle entrée devant la cathédrale (avec des mausolées pour les dieux du Metal décédés : Dio, Lemmy, Kurt Cobain…), une magnifique statue de corbeau au-dessus du passage entre le petit bois et la zone de restauration. Et surtout, un énorme parking ouest de 35 hectares desservi par des navettes ! Si les festivaliers du premier weekend ont connu certaines difficultés, les problèmes étaient globalement résolus pour la seconde partie. Nous devons dire que ça change la façon d’arriver sur le site.

D’ailleurs nous tenons à faire remarquer que King Kong a disparu du Hell City Square.
Les deux weekends auront été bien différents si l’on en juge par les ressentis lus ici ou là sur la première partie qui se sera déroulée sous la canicule. Quant au second, nous avons croisé beaucoup de Metalheads au Décathlon de Nantes le samedi matin ! La pluie du vendredi soir a été épique et a causé notre plus gros regret de ces quatre jours : nous avons quitté le festival avant Megadeth, quand l’eau a transpercée nos sous-vêtements, après avoir investie nos chaussures et tout le reste. A nos âges, ceci est loin d’être
négligeable…

L’épisode pluvieux du vendredi n’aura toutefois pas trop porté à conséquence. Carton plein le samedi et le dimanche, la foule aura été dense, y compris en milieu d’après-midi. Tagada Jones aura réussi à attirer énormément de festivaliers. Pour l’occasion, le festival a allumé les lances flammes et la boule centrale. La War Zone a suscité le même engouement qu’à toutes les précédentes éditions. La Temple a peut-être été la moins prisée des scènes cette année, mais nous y avons vu des choses vraiment intéressantes.
Et journée après journée, le Hellfest et une bonne partie de ses participants ont fait monter l’excitation jusqu’à l’apothéose, le Graal, l’avènement du serpent de mer : Metallica ! Un show parfaitement maîtrisé qui paraissait absolument sincère.
La presque totalité des titres joués étaient issus des quatre premiers albums.
Le Best Of Metallica suivi d’un feu d’artifice énorme.

Et le lundi matin… le retour à la réalité est très dur. Notre tête est farcie de souvenirs, on a chacun un titre qui nous a marqué qui résonne encore et encore même jours après (pour moi, c’est du Helloween : « I want out » à la fin de leur show, juste après avoir vu Solstafir qui ont étés énormes). Et la dure perspective de retrouver notre quotidien après ce lâcher prise…
Maintenant que tout est fini, il nous reste cette sensation diffuse, un énorme vide qu’il va nous falloir nous employer à remplir. Un nouveau cycle commence, il prendra fin en apothéose à l’issue du Hellfest 2023, si tout se passe bien. Quelques pistes nous apparaissent déjà :

 Le Motocultor du 18 au 21 août.
 La soirée Destrock du 22 octobre à l’espace Léo Ferré.
 La deuxième édition du Metalearth les 14 et 15 avril 2023.
 Black Bomb A + Dagoba + Dysilencia à Concarneau le 30/09/2022.
 Trainer sur le forum du Hellfest et supputer qui seront les groupes présents l’année prochaine (perso, je mets une roupie sur Iron Maiden / Rage Against The Machine / Rammstein, Tarja, Arch Enemy et Within Temptation en soutien pour féminiser l’édition.

J’espère également même si l’idée est vraiment improbable pour le coup, un hypothétique jeudi illuminé par Gojira).