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Le 7ème art surfe sur la vague

La quatrième édition du festival rassemble les surfeurs des quatre coins du globe

Le terme Horu, en Tahitien, possède de nombreuses significations. Il désigne notamment « les profondeurs de l’océan que le creux d’une vague laisse entrevoir », et par extension, l’action de glisser sur cette déferlante. Quand les polynésiens, hommes, femmes et enfants, prenaient les vagues à l’aide de leurs planches en bois, c’était un exercice qui unissait la communauté, et qu’on ne peut imaginer que comme allant de pair avec un profond respect pour l’océan. Puis vinrent les colons, les missionnaires et l’interdiction de la pratique. Deux-cent ans plus tard, le XXème siècle vit se succéder la renaissance du surf avec Duke Kahanamoku et les beach boys, la démocratisation, puis l’explosion du sport, aujourd’hui revendiqué comme un mode de vie par des millions d’aficionados. C’est aussi une industrie colossale qui brasse des milliards de dollars à travers le monde.

La Quatrième édition du Brest Surf Film Festival s’est déroulée cette année du jeudi 29 septembre 2021 au samedi 2 octobre, à Océanopolis. Ce fut l’occasion, via les films sélectionnés, de s’interroger sur ce qu’est devenu le surf aujourd’hui et ce qu’il représente pour ses pratiquants, d’explorer ses frontières toujours repoussées, mais aussi de questionner les enjeux de la pratique. La problématique environnementale, notamment, tient une place grandissante dans la conscience de la communauté. Le surfeur : victime de la pollution marine ? Responsable face à la crise environnementale ? Les deux ? La soirée du vendredi tout particulièrement, fut tissée de ce fil rouge, avec des films comme Wave of Change, de Pierre Frechou et Damien Castera, qui nous embarquent à bord du Nomade des Mers, un voilier à la recherche de Low Tech et de ‘high waves’ autour du monde ; Rame pour ta planète, de Sabrina Hourcade et Lucie Francini, qui retrace le mouvement citoyen du même nom, Flux, un court-métrage expérimental de Lewis Arnold, et Sundaze, un court d’animation par Nicole Taubin. L’Office Français de la Biodiversité fut également présent, pour co-organiser un concours photo destiné à illustrer la préservation des écosystèmes sur les spots de surf. Le Low Tech Lab, lui, était venu nous faire découvrir différents exemples de « technologies douces », et l’ONG Surfrider Foundation pour sensibiliser à la pollution plastique en milieu marin.

Mimétisme, par le lauréat du concours photo, Yann Février

Mercredi dernier, Nola a reçu Chloé Batissou dans le studio de Radio U. Elle est journaliste – sept ans rédactrice en chef de la revue culturelle ArMen- mais aussi écrivaine, ethnologue et maintenant créatrice et organisatrice du BSFF, qu’elle est venue nous présenter juste avant le lancement de cette édition. Elle était accompagnée - tous deux fraîchement arrivés d’Allemagne - de Dorthe Eickelberg, revenue cette année pour animer le festival, et du président du jury Till Dietsche.

Entretien avec Chloé Batissou, Dörthe Eickelberg et Till Dietsche
17min40s

Maxime s’est ensuite rendu sur place pour rencontrer les invités, bénévoles et festivaliers et les interroger sur la place de la question environnementale dans le milieu du surf et au sein du festival.

Reportage au BSFF
11min33s