Les Petits Metalleux sont allés à la rencontre de l’Ensemble MATHEUS lors de leur concert intitulé sobrement « BACH and BEATLES » à PLOZEVET. Depuis longtemps, nous espérions pareille rencontre. L’Ensemble musical est une référence sur nos terres bretonnes et bien au-delà, son chef d’orchestre n’est pas moins connu.
De prime abord, la musique classique et le Metal peuvent être considérés comme éloignés. Pourtant beaucoup de choses les rapprochent. Par exemple, ce sont des musiques de niche. Leurs fans bases sont relativement modestes mais ils sont composés de mélomanes avertis. Certes les uns ont plus tendance à sentir la naphtaline alors que les autres ont des relents d’un mélange de vieille bière et de transpiration ! Certes les autres se rentrent violemment dedans en hurlant tandis que les uns restent respectueusement assis ! Mais l’amour de la musique et du spectacle est le même !
Une étude sociologique rapprocherait à coup sûr les deux publics. Corentin CHARBONNIER a mis en évidence que les Metalleux qui fréquentent le HELLFEST ou le MOTOCULTOR sont plus aisés et plus instruits que la moyenne nationale. Il parle même de pèlerinage pour les amateurs de double pédale et de Wall of death. Au sein de ce public, nombreux sont ceux qui ont assisté à un concert de musique classique au cours de l’année écoulée (20 à 30%). Le classique passe depuis longtemps pour être une musique de classe plutôt aisée. Deux trajectoires qui semblent parallèles.
Mais parfois les parallèles se croisent. Étonnant, non ?
METALLICA a par exemple joué avec l’orchestre philarmonique de SAN FRANCISCO et SCORPION en a fait de même avec le philarmonique de BERLIN. FLESHGOD APOCALYPSE intègre des codes et des hommages à la musique classique dans ses compositions. Simone SIMONS, Tarja TURUNEN ou Floor JANSEN puisent leurs techniques dans des formations initiales à la musique classique.
Nombreux sont les Metalleux à chercher à enrichir leur répertoire par des sonorités plus pures, sans distorsion.
Mais à contrario, il existe aussi des musiciens de formation plus classique qui viennent s’égarer en terrain saturé. Par exemple les excellents ROCK ORCHESTRA !
Les mathématiques nous apprennent pourtant que deux droites parallèles ne peuvent se croiser. Peut-être ces droites ne formeraient alors qu’un seul et même vecteur ! Peut-être bien qu’au lieu de diviser les genres et les catégories, nous devrions apprendre à voir ce qui les unit.
C’est là qu’intervient l’ensemble MATHEUS. En plus d’être des virtuoses mondialement connus, l’orchestre se mue en pédagogue. Il fait actuellement la tournée des collèges finistériens pour expliquer la musique aux adolescents. En plus de délivrer des leçons de Maestria, les maîtres viennent sobrement expliquer ce qui rapproche BACH des BEATLES et c’est passionnant ! Deux heures passent en un claquement de doigt !
C’est depuis longtemps leur caractéristique, cette passion qui les habite qu’ils viennent transmettre pour inlassablement expliquer, délivrer leur musique à tous les publics, jeunes et moins jeunes. Dans un philarmonique ou dans une petite salle, sur la grande scène des Vieilles charrues ou au fond d’un bar sombre des Monts d’Arrée (mais là, c’était il y a longtemps !), les musiciens sont là, alertes, le sourire aux lèvres, frémissants de joie en jouant et tendant l’archet pour inviter le public à entonner un refrain. Un partage, une communion aussi émouvante qu’étonnante. Une expérience unique.
Cette passion, elle est également mise au service des jeunes musiciens. L’orchestre a collaboré avec le lycée DUPUIS-DE-LÔME pour son projet « Le lycée opéra ».
Le projet HAENDEL - HENDRIX vise quant à lui à accompagner de jeunes musiciens qui veulent intégrer la scène classique. Le nom de ce projet vient d’une adresse londonienne. Jimi HENDRIX a habité par hasard dans le même immeuble que le maître HAENDEL, 250 ans plus tard. Mais saviez-vous qu’à cette époque le roadie de JIMI HENDRIX cohabitait avec la légende. Ce roadie a lui-même accédé au statut de légende. Il a même sa statue qui fait 15 mètres de haut sur le site du HELLFEST (elle renferme une partie de ses cendres, offertes par son fils). Ian Fraser KILMISTER, plus sobrement appelé LEMY, serait-il le clin d’œil ultime qui relie le Metal au classique ?
En plus d’un concert à couper le souffle et qui a même arraché quelques larmes à l’un de nos Petits Metalleux sur des notes de Bach, Jean Christophe SPINOSI leur a accordé une interview. L’occasion était trop belle pour parler des Jeux Olympiques, de la place de la musique dans la société et bien d’autres sujets que vous pourrez écouter dans l’interview ci-dessous.
Merci à Jean Christophe et à l’ensemble de ses musiciens pour cet accueil et cette rencontre inoubliables ! Le temps nous a malheureusement manqué pour poursuivre la conversation, ce n’est que partie remise !
Et pour approfondir ce qui rapproche les deux styles musicaux, la prochaine émission de Good Evening Metal vous sortira une programmation dédiée au sujet. Vous pourrez l’écouter le 26 juin de 22 heure à minuit ou la retrouver quelques jours plus tard dans les podcast à la rubrique Good Evening Metal !