Musique

Chronique de concert - Le gros 4

Samedi 9 avril avait lieu au parc des expositions à QUIMPER une grande messe metaleuse : le Gros 4 ! Après deux ans de confinement, les fidèles ont afflué en masse à cette cérémonie œcuménique. Dans un grand élan fraternel, les punks, les thrasheurs, les hard coreux, bref tous les fidèles de notre style musical préféré et de ses multiples chapelles, se sont réunis pour célébrer l’union (le temps d’une tournée) de Mass Hysteria, No One Is Innocent, Ultra Vomit et Tagada Jones (dans l’ordre de passage de la soirée).

S’approchant, la salle fleurait bon les ambiances de festival metal. Le public était transe-générationnel (ce qui est typique du public Metal) et visiblement très heureux de se retrouver là. A noter que la popularité d’un groupe de metal peut entre-autre se mesurer au nombre de tee-shirts et autres sweats shirts portés par les spectateurs à leur effigie et qu’à ce titre, avant même de commencer à jouer, les quatre groupes semblaient avoir réussi leur pari.

Et c’est dans une salle comble et acquise à sa cause que Mass Hysteria a commencé son set. A l’écouter, tous ont pu mesurer le bonheur de Mouss Kelai à retrouver sa Bretagne. Les titres se sont enchaînés sans que le temps ne semble s’égrener, en face de metalheads en symbiose avec le groupe.

Une courte pause a permis de se préparer au second groupe : No One Is Innocent. Anciens et nouveaux titres se sont succédés, nous laissant avec la même impression que Mass Hysteria : à peine commencé et déjà fini ! Signe que ces deux prestations ont été hypnotiques, captivantes… En un mot : concluantes.

Et pour casser un peu l’ambiance engagée, quoi de mieux qu’Ultra Vomit ou la recette magique pour faire entrer le burlesque et la parodie sur une scène dont les codes sont légèrement différents ! Au final, leur show donne une impression de légèreté et de décontraction. La préparation nécessitée pour laisser ce sentiment doit sans nul doute être inversement proportionnelle à l’apparente décontraction qu’ont nos quatre artistes sur scène.

Pour clore la soirée, Tagada Jones nous a gratifiés d’un concert où la pertinence de leurs paroles a télescopé l’actualité (« le dernier baril », « les 4 éléments » après le dernier rapport du GIEC, « mort aux cons » suite à … non, en fait, celle-là est d’actualité en permanence !). Leur prestation a galvanisé la salle, jusqu’aux dernières explosions finales. En guise d’apothéose, le dernier titre joué était « mort aux cons » avant un bœuf final en guise d’hommage à PARABELLUM : « Cayenne », repris en chœur par une salle chauffée à blanc.

Accompagné par trois enfants (un mini punk et deux mini death, car une bonne éducation musicale se doit de commencer dès la plus tendre enfance…), nous avons pu profiter d’un concert engagé. Les thèmes abordés par les groupes nous ont permis (en plus de la (bonne) musique) de revenir sur des fondamentaux, de leur expliquer et de leur rappeler le Bataclan, Charlie, l’écologie (Présence d’un stand SEA SHEPHERD mais aussi paroles de chansons) et l’urgence de changer notre mode de vie. Merci au gros 4 pour tout ça, en plus d’avoir passé une excellente soirée.

KENDRA et EIFFEL
Article publié le 11/04/2022