Musique

Chronique d’albUm : Welfare jazz par Viagra Boys

La bande à Sebastian Murphy est de retour avec leur tant attendu deuxième album, Welfare jazz, qui reprend les éléments qui ont fait leur notoriété à savoir un post-punk incisif et nerveux qui puise sa rage dans le jazz et les performances incandescentes.

Avoir à sa tête un charismatique chanteur, qui a longtemps adopté l’auto-destruction comme mode de vie, apporte indéniablement au groupe suédois une palette d’émotions et de thématiques pour leurs chansons : addictions diverses, histoires d’amour chaotiques, misogynie, Murphy se remet en question à travers cet album mais toujours avec une bonne dose de dérision.

"On a écrit ces chansons à une époque où j’étais en couple, où je prenais de la drogue tous les jours et étais un véritable trou du cul. Ce que je n’ai réalisé que trop tard. Une bonne partie du disque fait écho à cette période et au fait que je m’étais fixé de mauvais objectifs".

Ces bad boys tatoués, crades et irrévérencieux n’en sont pas moins d’excellents musiciens à l’instar du génial saxophoniste Oskar Carls et distillent savamment leur compositions d’arrangements et d’expérimentations (klaxon, spoken word, samples, flute traversière, etc...) aussi jubilatoires que pertinents. Sous ce faux air négligé, ce Welfare jazz (en référence aux généreuses aides apportées par le gouvernement suédois aux musiciens de jazz mais pas au rock) est plus complexe et riche qu’il n’y parait à l’image de titres puissants tels "To the country", "Into the sun", "Creatures", l’instrumental "6 shooter" ou encore "Toad" dont la basse évoque l’énergie hypnotique des légendaires Suicide.

Welfare jazz est d’ores et déjà l’une des grandes sorties de l’année 2021, ce qui est bien là la marque d’une nouvelle provocation des Viagra Boys.

Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.

Titres :
 Ain’t nice
 Cold play
 Toad
 This old dog
 Into the sun
 Creatures
 6 shooter
 Best in show II
 Secret canine agent
 I feel alive
 Girls & boys
 To the country
 In spite of ourselves