Le romantique suédois Jay Jay Johanson publie son treizième album, presque quatre années après Bury the hatchet (2017).
Depuis le temps, l’univers de Jay Jay est bien ancré dans les mémoires collectives : un trip hop sensuel et langoureux avec cette voix douce et réconfortante. Dès "Roméo", le premier titre de ce Rorschach test, on entre de plein pied dans une escapade sonore aussi familière qu’agréable. Sensation confirmée par un "Wait until tomorrow" délicat où point une douce lueur, celle d’un sourire sur nos lèvres. Car vingt-et-un ans après Poison, le suédois semble plus apaisé et cela se retranscrit dans ses compositions à l’instar d’un "Amen" au piano-voix poignant mais jamais larmoyant.
"I don’t like you" est un modèle du genre et nous renvoie trente années en arrière, quand le mouvement trip-hop a débuté, avec son beat caractéristique et le chœur féminin contrebalançant le chant de Jay Jay, tandis que "Stalker" et "When life has lost its meaning" synthétisent parfaitement la touche Johanson : un romantisme au voile sombre de mélancolie.
Jay Jay Johanson jongle avec les émotions et les orchestrations ; effets vocaux, violons, saxophones et basse chaloupée participent à mettre en place l’atmosphère désirée pour chaque morceau, qu’elle soit nonchalante, sensuelle ou oppressante. Rorschach test est un délice se clôturant par des notes jazzy espiègles laissant planer cette impression d’avoir été porté avec le plus grand soin, tout au long de ce disque, par des mains expertes, celles de Cheetah, de Roméo et de Jay Jay.
Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.
Titres :
– Romeo
– Why wait until tomorrow
– Vertigo
– Amen
– I don’t like you
– Stalker
– When life has lost its meaning
– Andy Warhol’s blood for Dracula
– How can i go on
– Cheetah
