Un concentré de rock indé ! Voici ce qui vous attend à l’écoute du nouvel album de Deerhoof, Future Teenage Cave Artists. Il faut dire qu’ils ne sont pas nés de la dernière pluie les gaziers de Deerhoof ; 25 ans qu’ils redéfinissent, album après album, un rock intense et sans concessions.
Ce quinzième disque semble vouloir aller encore plus loin dans le côté "No limit". En basant leur propos sur un monde apocalyptique où survivre est un privilège, ils imaginent comment la jeunesse perçoit l’art dans ce monde chaotique et brutal. “Gonna paint an animal on a cave wall/Gonna leave it there forever while empires fall. Je vais peindre un animal sur le mur d’une grotte/Il va rester là pour l’éternité pendant que le monde s’écroule.” Et pour illustrer cet univers, ils nous proposent une musique sortie de leurs tripes, le groupe s’étant isolé pour composer ce concept-album. Retirés du monde, Satomi Matsuzaki, Ed Rodriguez, John Dieterich et Greg Saunier s’amusent avec les sonorités, les effets et les structures mêmes des morceaux.
Les comptines rouillées et distordues se mélangent à un blues revisité aux voix simplement (salement) enregistrées sur un micro intégré d’ordinateur. Leur rock lourd se pare d’électronique dans une atmosphère électrique suffocante ("O ye saddle babes", "New orphan asylum for spirited deerchildren", "Zazeet") quand on ne sombre pas dans une poésie tourmentée sur leurs chansons plus calmes ("Fraction anthem", "Reduced guilt"). Deerhoof nous gratifie de morceaux de bravoure où la folie ne semble jamais être très loin mais qui redonne malgré tout foi en l’Humanité car nous le savons bien, le salut de notre monde passe inévitablement par la jeunesse.
Les onze chansons de ce nouvel album sont telles des peintures rupestres futuristes, une trace indélébile du talent de Deerhoof.
Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.
Titres :
– Future teenage cave artists
– Sympathy for the baby Boo
– The loved one
– O ye saddle babes
– New orphan asylum for spirited deerchildren
– Zazeet
– Fraction anthem
– "Farewell" symphony
– Reduced guilt
– Damaged eyes squinting into the beautiful overshot sun
– I call on three
