Chineur de live scrute pour vous les bons plans concerts dans notre cité portuaire, ceux dont l’affiche ne te dit absolument rien mais qui méritent le déplacement tant la promesse d’assister à une performance intense et authentique est une évidence.
En attendant Ana, voilà un patronyme de groupe de musique qui m’aura posé problème. En effet, lorsque j’ai entendu ce nom pour la première fois, je me suis imaginé qu’il faisait référence à un groupe de pop française à la limite de la "variété". Ainsi sans entendre une seule note de ce groupe je m’en suis désintéressé, estimant à l’époque que j’avais mieux à écouter et découvrir.
Des années plus tard, courant 2022 je découvre via François Salvador de l’agence de booking "La Bagarre" le groupe bruxellois Ada Oda. Je flashe sur la musique de leur premier album Un amore debole grâce à un titre ("Mai mai mai") que François avait proposé sur l’une des ses sélections des meilleurs titres de 2022.
Le chant éraillé en italien de Victoria Barracato, fille d’immigré sicilien, la sobriété de la boite à rythme, cette basse ronde et cette guitare aussi mélodique et cristalline que nerveuse sont les ingrédients réjouissants et frais de la musique du groupe porté par César Laloux des groupes The Tellers, BRNS et Italian Boyfriend, Marc Pirard (Italian Boyfriend), Alex De Beuger (Alaska Gold Rush, Gros Coeur), Aurélien Gainetdinoff (San Malo, Yolande Bashing) et donc Victoria.
(Ada Oda)
Ada Oda tourne en Belgique, en Italie et bien sûr en France ; Le groupe se voit également l’opportunité de faire l’ouverture du phénomène Wet Leg. Les voici de passage à Brest, une occasion à ne pas manquer. Et qui pour les accompagner sur la date brestoise ? En attendant Ana. Voilà qui m’intrigue, me serais-je trompé sur leur compte ? C’est ainsi que je découvre réellement le groupe parisien. Si leur nouvel album Principia s’éloigne quelque peu de leur style abrasif du départ, leurs pop-songs douces-amères sont d’une classe folle.
Bien que la voix de Margaux Bouchaudon ne soit pas sans rappeler celle de Laetitia Sadier de Stereolab, la comparaison s’arrête là avec l’iconique groupe, la musique du quintette lorgnant plus sur l’indie-pop d’un Bantam Lyons ou d’un Satellite Jockey avec ces cuivres magnifiques de Camille Fréchou.
(En Attendant Ana)
Autant vous dire que j’ai bien rattrapé mon erreur de jugement initial en écoutant les trois excellents albums d’En attendant Ana et qu’il me tarde de les voir en live, et qui plus est en compagnie d’Ada Oda. Moralité, pour éviter de faire la même erreur que moi, toi qui as lu cette chronique, rendez-vous le 11 mars à la Carène !
Discographie :
EN ATTENDANT ANA
– Lost and found LP 2018
– Juillet LP 2020
– Principia LP 2023
ADA ODA
– Un amore debole LP 2022
Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.