Musique

Review de concerts

En attendant Ana + Ada Oda - Syndrome 81 + Tramhaus

Après vous avoir alléché avec la rubrique Chineur de Live, place à la review des concerts de ces dernières semaines.

Les 11 et 16 mars se tenaient deux soirées à la Carène qui sentaient le bon plan, celui du pari gagnant.

Retour tout d’abord sur les concerts du 11 mars avec En attendant Ana (Paris) et Ada Oda (Bruxelles). Le jeune groupe bruxellois emmené par Victoria Barracato au chant et César Laloux à la guitare ouvre le bal avec leur rock frais et sautillant, porté par les compositions du néo-guitariste (seulement deux années de pratique nous avouera Victoria !) et cette chanteuse de poche aussi souriante qu’énergique. Il faut dire qu’elle a du sang italien qui coule dans ses veines, question énergie, elle est donc servi. Dès les premiers morceaux, le public de la Carène est conquis et ne tarde pas à danser dans ce club bien garni (250 personnes d’après l’organisation). Pas beaucoup de répit pour eux comme pour nous, heureusement que parfois, s’accorder peut prendre du temps, n’est-ce pas César ?! Affable et sympathique, Victoria et sa bande semble prendre autant de plaisir que nous sur la piste, les treize chansons de leur set passant à une vitesse folle. Clap de fin, le public en redemande et manifeste un amour fort pour ce groupe, tout le contraire du nom de leur premier album, Un amore debole ("un amour faible") comme me le traduit Victoria au stand de merchandising.

J’attendais beaucoup d’Ada Oda, les ayant découvert il y a quelques mois (cf. chineur de live) et je n’ai pas été déçu, bien au contraire. Place maintenant à En attendant Ana. Et bien, ce concert fut également fantastique. Autre registre pour le groupe parisien mais une très belle énergie également. Les émotions sont différentes en ce début de concert car l’ambiance est plus à la contemplation le temps de la mise en place des chansons composées par Margaux Bouchaudon qui s’inscrivent dans une pop élégante et complexe à l’anglo-saxonne. Le groupe est également ravi d’être là pour défendre leur nouvel album, Principia, et développe un set efficace qui saura également se montrer dansant et chaleureux , grâce notamment à la trompette et au saxophone de Camille Fréchou mais aussi car En attendant Ana sait écrire des titres comme "Same old story" qui sont de véritable tube. Un groupe extrêmement talentueux qui vaut très clairement le détour à l’instar de son partenaire de soirée ; soirée dont on avait senti l’énorme potentiel et à laquelle le public brestois a répondu présent !

(En Attendant Ana - Photo : Juliette Quentel)

A peine le temps de s’en remettre qu’une autre soirée pointait le bout de son nez moins d’une semaine plus tard, toujours à la Carène. Soirée qui proposait à l’affiche Syndrome 81 et son cortège de fans, "Ici c’est Brest" oblige ainsi que les hollandais de Tramhaus pour leur première date dans notre bonne vieille cité. Syndrome 81, ça ne triche pas, c’est direct, c’est un train en marche et tant pis pour les pains, bref c’est punk ! Et on peut faire confiance à Fab’ pour s’en amuser, remercier la famille et les collègues, tendre le micro au public et bien sûr se jeter dans la foule de ce club plein à craquer. Les brestois ont fait le déplacement en masse et l’on ne peut que se réjouir de voir des salles de concert ainsi pleines, ce qui devient une excellente habitude à entendre Yannick Martin (Programmateur de la Carène) qui m’explique que depuis janvier, tous les concerts à la Carène étaient complets (à l’exception de En attendant Ana et Ada Oda mais qui a affiché un joli score tout de même). En ce jour de manifestation contre la réformes des retraites et de contexte social très tendu, le concert de Syndrome apparait clairement comme le meilleur moyen d’exulter sa colère ; la foule, ne se faisant pas prier, pogote et hurle sans jamais franchir le seuil de la violence et du chaos, gardant à l’esprit la joie et le plaisir de voir ces gaillards chauffer n’importe quelle scène. "Contre vents et marées" les fans brestois sont là, quand bien même ils restent un poil sur leur faim après ce titre qui clos la prestation des gars du Guelmeur.

(Syndrome 81 - Photo : Mélanie Le Goff)

Qu’importe, Syndrome a fait le job et a parfaitement préparé le terrain pour Tramhaus qui déboule à Brest pour la première fois. Pas de phase d’attente, le groupe entre dans le vif du sujet et déroule leurs titres parmi les plus redoutables dès le début avec "Beep beep", "I don’t sweat", "Make it happen" ou encore "The Goat", la chèvre en français dans le texte de la part du chanteur au look charismatique et à la présence animale. La section rythmique est parfaite, mention spéciale pour la bassiste, impeccable et clé de voute du groupe qui peut se reposer les yeux fermés sur elle. L’autre élément majeur de Tramhaus d’après mon ressenti serait la guitariste qui dégage une aura aussi forte que son partenaire au chant, tant par son jeu que par ses chœurs. Quelques mots en français et une première partie de concert imparable mettront le public dans la poche ; Les bataves nous feront alors l’honneur de jouer pour la première fois en concert un de leur nouveau morceau "Switch" après l’avoir répété dans l’après-midi. A voir la foule au merchandising à la fin du concert, nul doute que l’audience brestoise a apprécié. Le jeune groupe n’a pour l’heure qu’une poignée de Eps à proposer mais retenez bien leur nom car il ne serait pas surprenant de les voir programmés dans les grands festivals cet été ou dans les prochaines années. Vous saurez alors que c’est une expérience à ne pas manquer.

Un grand merci à Juliette et Mélanie pour m’avoir autorisé à publier leurs photos.

(Tramhaus - Photo : Mélanie Le Goff)

Chronique proposée par Steven Floc’h de l’émission TRANS VINYL EXPRESS.